LA DYSLEXIE
"Il
y a peu de domaines du développement de l'enfant et de la
pathologie infantile qui aient autant retenu l'attention au cours
de ce siècle, et plus particulièrement encore depuis
une trentaine d'années. Il convient de constater et de reconnaître
qu'au quotidien de l'école, qu'au quotidien de la vie familiale
et sociale, des jeunes sont confrontés à un défi
majeur dans l'acquisition de la lecture, de l'écriture ou
du calcul et dans le maniement de la langue orale.
Ce défi, quand il n'est pas relevé, génère
très souvent des retards cumulés (…). On peut
parler parfois de souffrance et de culpabilisation de
ces enfants et de leurs familles. On peut parler aussi d'impuissance
et de perplexité des enseignants.
Ne
pas (ou peu) savoir lire et écrire, ne pas (ou peu) savoir
parler, c'est nécessairement être en échec scolaire
et social mais aussi vivre et faire vivre un échec.
Dans cette perspective, et compte tenu de l'histoire scientifique,
psychologique, pédagogique et médicale liée
aux difficultés ou troubles d'apprentissage du langage oral
et écrit, suggérer des recommandations pour mieux
aider à l'école et hors de l'école les
enfants appelés "dysphasiques" ou les enfants appelés
"dyslexiques", requiert à la fois :
- de
l'humilité scientifique
- du
discernement
- de
la distance face aux pressions diverses
- mais aussi de la conviction (…)"
Jean-Charles
Ringard
Inspecteur d'Académie,
D.S.D.E.N. de la Loire-Atlantique
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Témoignage:
"On naît dyslexique, on meurt dyslexique"
Bernard,
dyslexique, nous permet d'aborder le problème délicat
de cette maladie. Par souci d'authenticité, nous avons pris
la décision de ne pas corriger les "erreurs" de
frappe de Bernard. Les ordinateurs sont dotés d'un correcteur
automatique d'orthographe et de grammaire. Ils nous permettent d'écrire
des e-mails. Pour les dyslexiques, il est source de liberté
d'expressions, mais il n'en est pas moins qu'un outil et non un
remède. Nous espérons, par ce témoignage, participer
à lever un tabou qui met tant d'élèves et d'adultes
à l'écart.
"Dans chaque classe il y a un ou deux dyslexiques ( de 8 à 10 % de la population française). Mesdames et messieurs les instituteurs, chers professeurs, n'allez surtout pas croire qu'il est fainéant, bien au contraire il est très intelligent et travail beaucoup plus pour parvenir à un résultat moyen. En Amérique, c'est un plus pour trouver du travail.
Si
je vous demande de ne pas lire ce mot ( LECTURE
) cela vous est impossible, le dyslexique lui verra ça (
JSUTNFIK ) et ce mot n'aura aucune
signification.
S'il y a 5 fois le mot dans un texte, il vous l'écrira de
5 manières différentes et il ne le verra pas. Il mettra
3 fois plus de temps que ses camarades à faire un devoir.
Comment
cela s'attrape t'il ?
N'ayez aucune crainte si vous croisez un dyslexique, vous pouvez
lui serrer la main cela n'est pas contagieux ni transmissible.
Comment
devient-on dyslexique ?
C'est tout simplement héréditaire. Je la détiens
d'un de mes parents, qui lui - même le détenait d'un
de ses parents. J'ai trois enfants et un seul a hérité
de la dyslexie, bien entendu cela aurais pus être mes 3 enfants.
Qu'es
ce que la dyslexie?
Certaines personnes naissent sourd ou aveugle, d'autres ont une
malformation au cerveau, cela donne la dyslexique. Avec un degré
plus ou moins important.
Je
suis né en 1953, j'ai passé des récréations
à genoux dans la classe, cela ne ma pas enlevé mon
handicap. On naît dyslexique, on meurt dyslexique. Je faisais
mon service militaire et j'étais au central téléphonique,
ce qui me laissait beaucoup de temp. J'écrivais 2 ou 3 lettres
par semaine à mon amie, elle s'amusait à corriger
mes fautes que je faisais pratiquement à tous les mots, ce
qui ne la pas empêchée de devenir mon épouse.
Grâce à elle j'ai un peu progressé, et je la
remercie.
Internet est un formidable moyen pour correspondre par e-mail, s'il
vous arrive de ne pas avoir de réponse d'une personne, soyer
indulgent avec elle. Quand vous passez une demi-heure sur une phrase,
vous êtes vite découragé ou peut-être
la honte, l'empêche de vous répondre.
Merci à
toute l'équipe du Marque Page"
Bernard
B.
bernard.atelier@free.fr
Lettre
à l'attention des professeurs recevant
dans leurs classe des enfants dyslexiques
"La
dyslexie ou Trouble Spécifique du Langage Oral et/ou Ecrit
(TSLOE) est un trouble persistant de l'acquisition du langage oral
et écrit, caractérisé par de grandes difficultés
dans l'acquisition de l'écrit (lecture et écriture
l'orthographe). Il s'agit d'un trouble spécifique : ces enfants
ne présentent pas de déficit intellectuel, pas de
troubles psychologiques, psychiatriques ou sensoriels.
La dyslexie apparaît par ailleurs dans tous les milieux socioculturels.
Ce trouble entraîne des difficultés de lecture (…),une
lenteur d'attention (…), une fatigabilité accrue (…).
Avec
la rééducation, les troubles de lecture peuvent diminuer
en fréquence, voire disparaître.
Des difficultés persistent cependant au niveau de l'expression
écrite et de l'orthographe et au niveau de la compréhension
de ce qui est lu.
Afin de pallier au mieux les difficultés spécifiques des enfants et des adolescents dyslexiques (…) il est souhaitable, à chaque fois que cela est possible dans la classe de :
1
- Privilégier l'oral dans la restitution des leçons.
2 - Lire à haute voix les énoncés, ou
s'assurer de leur comprehension pour éviter que le trouble
du langage écrit ne pénalise toutes les matières.
3 - Fournir des photocopies à chaque fois que possible,
pour limiter les transcriptions écrites, copie ou prise de
notes, source d'erreur .
4 - Aménager en français les épreuves d'orthographe,
et ne pas prendre en compte l'orthographe dans les autre matières.
5 - Savoir que l'apprentissage d'une langue étrangère
sera très difficile.
Ces
mesures mises en place on s'aperçoit que l'enfant parvient
à mieux compenser et finit par accéder plus facilement
aux apprentissages.
A noter
que beaucoup d'enseignants n'hésitent pas mettre en place
spontanément des stratégies visant à aider
les enfants atteints des TSLOE (…)"